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Notion 87

Le genre dans le secteur numérique, la gestion de projet et la direction : quelques statistiques

Compétences ciblées

Obtenir une vue d'ensemble des questions d'inclusion du genre au niveau européen

Les inégalités entre les genres dans les domaines professionnels sont aujourd'hui encore trop nombreuses dans nos sociétés occidentales. Entre les inégalités salariales, les déséquilibres dans les promotions et le manque de représentation dans les postes de direction, les études de genre montrent le chemin qu'il reste à parcourir. Ces inégalités se basent davantage sur des modèles sexistes et dépassés que sur une réelle analyse scientifique. S'attaquer aux inégalités de genre dans la sphère professionnelle, c'est s'attaquer véritablement aux inégalités de genre qui structurent nos sociétés.

En 2021, les États membres de l'UE ont obtenu un score moyen de 68 sur 100 à l'indice d'égalité de genre, un outil de mesure développé par l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Ce score n'a augmenté que de 4,9 points depuis 2013, l'année la plus ancienne de mesure sur le site de l'Institut.

Selon Eurostat, 66,2 % des femmes âgées de 20 à 64 ans avaient un emploi dans l'UE en 2020. Ce taux est en augmentation depuis près de dix ans (60,9 % en 2011). Il reste toutefois inférieur de plus de 10 points à celui des hommes : en moyenne, 77,2 % d'entre eux étaient en emploi dans l'UE en 2020. Cela s'explique par la proportion plus importante de femmes qui doivent choisir entre leur emploi et l'organisation domestique (souvent liée aux enfants). Le revenu de l'homme étant supérieur à celui de la femme dans 3 couples hétérosexuels sur 4 selon l'INSEE, le choix du maintien de l'activité dans des contextes tels que Covid-19 par exemple, se fait quasi automatiquement en faveur de l'activité de l'homme. En 2020, les femmes gagnaient en moyenne 13% de moins que les hommes dans l'UE, selon Eurostat.

Actuellement, une seule femme est PDG d'une entreprise du CAC40. Il en va de même pour tous les autres niveaux de direction. La part des femmes dans les organes de direction des entreprises du CAC40 est de 18,4 %, alors qu'elles représentent 32 % des cadres et 48 % de la main-d'œuvre. En revanche, les femmes sont surreprésentées dans les emplois les plus précaires et les moins bien rémunérés. En France, elles occupent 78% des emplois à temps partiel et 70% des contrats à durée déterminée et des contrats d'intérim. Ces inégalités correspondent à un concept économique connu sous le nom de "plafond de verre" ou "mur invisible", qui désigne tous les cas où un individu est confronté à un réseau de pouvoir tacite, implicite ou même caché qui le tient éloigné d'un niveau de pouvoir ou de rémunération ou de hiérarchie auquel il pourrait aspirer. Les emplois de gestion ou de direction de projet sont donc souvent plus difficiles à atteindre pour les femmes que pour les hommes.

Il en va de même dans les secteurs du numérique. Malgré l'importance majeure des femmes dans l'histoire des innovations technologiques (Ada Lovelace, Grace Hopper, Hedy Lamarr, Katherine Johnson, etc.), les femmes ne représentent que 27% des salariés des secteurs de l'informatique et du numérique et seulement 13% des effectifs des écoles d'ingénieurs spécialisées.

Ces chiffres révèlent une situation réellement problématique à l'échelle européenne. Certaines initiatives montrent l'importance et l'intérêt de l'inclusion du genre dans les domaines du numérique et les postes de direction qui sont encore trop souvent dominés par les hommes. De plus, il a été prouvé que l'inclusion du genre peut avoir de nombreux avantages en termes de durabilité et pour l'entreprise. C'est ce que nous verrons dans le prochain grain.